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un petit cahier d'un japonais

11 février 2014

L'adieu.



Avant hier soir, le grand père de ma femme est mort et hier le matin, pour assister à la cérémonie funèbre, je suis allé au Kumamotô où sa paranté habite. La cérémonie funèbre au Japon consiste dans deux processus, 1) la veillée funèbre (通夜), 2) la crémation du corps du mort. 


Jusqu’à ce moment [jusque-là], j’avais l’expérience de deux veillées en tant que parenté.  Par exemple, pour les veillées de mon grand-père et de ma grand-mère maternelles, pourtant c’était pour la première fois que j’ai reconnu le sens véritable de la veillée dans cette cérémonie. Car si on assiste à la veillée funèbre de quelqu’un, le plus souvent on allume seulement un senkô [bâtonnet d’encens que l’on fait brûler en l’honneur des morts] devant le cercueil du mort, on ne veille pas réellement. Peut-être que cela revient à la différence entre les cérémonies des grandes villes et celles des compagnes puisque d’une part la cérémonie de cette fois s’est tenue à la campagne dans Kumamotô, et que d’autre part les veillés de mes grand parents avaient eu lieu à Tokyo. En tout cas, au moins cette fois, j’ai passé une nuit avec d’autres parentés devant le mort dans une grande chambre où environ 20 personnes se sont couchés. 通夜signifie que l’on passe une nuit et il faut que la flamme de la bougie ne s’éteigne pas parce que la flamme de la bougie symbolise la vie du mort ou l’âme du mort par conséquent quand la flamme est là, l’âme du mort est là aussi. 


En effet, je n’aime pas me coucher dans une salle où dorment [s’allongent ] plusieurs personnes que je ne connais pas bien et donc tout d’abord j’ai eu envie d’aller à l’hôtel. Cependant être près du corps du mort pendant une nuit, cela répond au sentiment de ceux qui ont perdu une personne qui leur était très chère. J’ai vu plusieurs fois que la grand-mère s’est approchée près du grand-père à minuit. Quand on imagine que le corps de l’intime se perd le jour suivant dans la crémation, le corps du mort n’est pas seulement une chose, mais une des réalités profondes. Le matin, avant la crémation, on est venu près du grand père pour lui dire adieu et a touché le visage du grand père. Mais je n’ai pas pu lui toucher le visage puisque pour moi, de son vivant le grand père avait l’air majestueux donc il était impossible de toucher son visage. S’il était mort, j’ai senti encore que c’était tabou de le toucher. 


Le matin de la crémation, il y avait du brouillard. Mais, après la crémation, quand on est sorti dehors, le brouillard s'était déjà dissipé et il faisait beau. 


Au moment des adieux, la grand-mère a pleuré et murmuré « Pourquoi… pourquoi me laissez-vous seule.. » Cette vision reste encore gravée dans ma tête. Perdre son amoureux, c’est peut-être perdre une partie de soi. Vivre ainsi devient « survivre » : vivre dans un monde qui manque de quelque chose d’essentiellement nécessaire pour vivre encore. 


Le 30 janv. 14

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2 décembre 2013

Pourquoi une lettre envoyée à un empereur japonais est-elle si provocante?

     Au japon, une lettre envoyée à un empereur est remise en cause dans l'actualité.   Un sénateur, Tarou Yamamoto, qui était un acteur bien connu et maintenant un activiste de gauche militant pour l'arrêt de la centrale nucléaire, a envoyé une lettre à un empereur pour lui informer de la crise du Japon face à l’évènement tragique de Fukushima[1].   Cet acte, est-il celui par lequel un politique profite de l’empereur pour son intérêt individuel et politique?    En effet, à cause de cela, beaucoup d’autres politiques le lui ont reproché.   Pourtant, il s’agit seulement de son ignorance d’un article de la Constitution japonaise à propos de l’empereur, qui interdit à l’empereur l’engagement politique?  Si on a vu des média japonais faire de gros titres à ce sujet, il faudrait chercher l’autre raison profonde qui pourrait déterminer la mentalité japonaise. 

    Qu’est-ce-que c’est l’empereur, Tênnôu天皇?  Selon la Constitution japonaise, « L’empereur est le symbole du Japon et de l’unité de la nation japonaise.  Sa position se conforme à la volonté générale de la nation japonaise » (l’article 1)[2].    Envoyer une lettre à un symbole, qu’est-ce-que cela signifie?  C’est l’humanisation du symbole pur, puisque le symbole pur ne peut ni recevoir ni lire de lettres.    Donc, cela mérite de la mort de l’envoyeur, au moins pour un raciste japonais, qui a envoyé à Tarou Yamamoto un couteau, le 13 Novembre 2013[3].  Kounoiké Yoshitadà (鴻池祥肇), qui est un sénateur et appartient au Parti libéral-démocrate(自民党)a dit que c’était un couteau pour le hara-kiri. 

    Pourtant, historiquement, depuis 1945, c’est-à-dire au moment de la défaite du Japon  lors la Seconde guerre mondiale,  on avait déjà rendu l’empereur humain?    C’est vrai.  C’est parce que la nation japonaise était choquée par sa voix humaine quand elle écoutait la radio le 15 août 1945.   Le Dieu incarné à l’être humain (à l’empereur), qu’on appelle en japonais Arâhîtogami現人神, jusqu’à ce moment, elle n’avait pas pu croire qu’il avait sa voix, son corps, en d’autres termes, quelque chose de matériel.   Ce à quoi il faut faire attention, c’est que le gouvernement des États-Unis a intervenu cet évènement historique.  En effet, il a décidé de ne pas abolir le régime impérial du Japon après la considération de la réaction de la nation japonaise contre son abolition.  En un mot, il s’est aperçu que le point central [topos politique] de la politique au Japon, c’était précisément celui que l’empereur occupe.  Puisque l’intervention des États-Unis n’avait pas changé le point central politique, aussi dans l’actualité la relation entre la nation japonais et l’empereur est aussi problématique. 

    L’intervention des États-Unis a créé un sentiment ambigu des japonais envers l’empereur.  D’un côté, les japonais droits nationalistes ne cessent pas de croire que l’empereur est un symbole que personne ne devrait toucher.  Effectivement comme je l’ai déjà indiqué, Kounoiké Yoshitadà me semble habitué cette idée.  Personne de droite ne peut avoir l’intention de communiquer directement avec l’empereur.  D’un autre côté certains gauchistes gauches pensent toujours que l’empereur est un homme qui pourtant n’a pas le droit de l’homme parce qu’il ne peut choisir ni sa profession ni son lieu de résidence.     Cela va s'en dire que Tarou Yamamoto est de gauche.   

    Tout de même, pourquoi le nationaliste japonais s’attache tellement à l’empereur symbolique?   

    Le nationaliste en général utilise pour constituer la nation du pays de l’exclusion de l’étranger s’appuyant sur l’identité de la race.  Au Japon, en vérité, le raciste bien souvent prononce un discours méprisant envers des résidents coréens au Japon (在日Zâinitî).  Évidemment si on regarde les choses dans une perspective globale et historique, il y a peu de différence entre les japonais et ces résidents coréens qu’ils méprisent et veulent exclure.  Par exemple, les résidents coréens peuvent parler le japonais et ils semblent aimer la culture japonaise et s’habiller tout à fait comme le japonais.  En plus, il y a beaucoup des personnes historiques que l’on peut voir dans le manuel scolaire japonais et qui viennent de la péninsule coréenne tel que 小野妹子 . 

    Pourtant ils (= les résidents coréens au Japon) est un modèle complètement éloigné du modèle du japonais idéal.   A propos, pour les racistes de droit,  quelle personne est-elle idéale?    Si quelqu’un a eu la même race et peut parler la même langue maternelle que les japonais racistes et nationalistes,  peuvent- ils le reconnaitre comme le modèle idéal du « japonais » ?    Probablement pas.  Ils devraient penser ceci : pour être un japonais, il est vrai qu’il faille l’identité de la race et la langue commune, toutefois ce japonais soit celui banal et non mieux, et donc il ne suffise pas à être le japonais idéal et beaux.   Qu’est-ce-que c’est ce qu’il lui manque?    C’est précisément quelque chose de symbolique qui peut fonctionner en tant que le miroir dans lequel le japonais idéale se reflète. 

    Comme lorsque on se maquille d’ordinaire ou on se fait coiffer devant le miroir tous les matins, pour être un  bon japonais il faut qu’il se reflète dans le miroir.  Pourtant, comment  est-ce qu'il se maquille?    C’est un acte par lequel on se présente devant un pur symbole qui est leur seul miroir. 

    Par exemple,  un jockey italien qui s’appelle Mirco Demuro, quand il a monté le cheval pur-sang qu’on appelle 「エイシンフラッシュ」,et a gagné la Course de l’Empereur à l’Automne 天皇賞秋 à laquelle l’empereur japonais a assisté, il lui a salué en s’inclinant, après la descente du cheval.   Bien entendu, suite à son acte, une foule de plus de cinquante mille spectateurs japonais a applaudi.  Il est italien, donc il ne s’agit pas d’identification qui constitue le « japonais idéal », toutefois ce fait nous fait savoir combien les gens japonais donnent de l’importance à cet acte. 

    Si vous, les français, visitez le Japon et regardez la télé, il est facile de voir que l’empereur japonais agite la main en souriant à la foule japonaise.    Comme je l’ai déjà dit, il n’est pas admissible que la nation japonaise ait l’intention de le saluer sinon la place et le temps convenables comme le fait Mirco Demuro, autrement dit, pour communiquer avec lui il faut que la volonté de l’empereur précède l’acte de la nation japonaise ou concorde avec l’acte.   Quand la nation japonaise a était accueillie par le sourire de l’empereur, elle peut s’assurer de cette concordance et donc elle peut aimer la personne qui est elle-même mais qui est une image réfléchie par le miroir.  

    Certes ce n’est que ma théorie sur l’identification japonaise avec l’empereur en tant qu’un symbole pur.  Toutefois, il est difficile pour moi de penser ce problème autrement.  En effet, actuellement, il me semble que tous les japonais ne comprennent pas le sens de l’existence de l’empereur symbolique dans la mentalité japonaise. 

    Au moins, deux choses sont évidentes : en premier lieu, pour constituer la nationalité identifiable, il faut exclure quelque chose d’impur et étranger apparent, et en deuxième lieu, en plus il est préférable de se situer devant un symbole que tout le monde aime et dont il reconnaît la figure belle et historique.   Ce deuxième point est une caractéristique du pays du Japon, tandis qu’on peut remarquer le premier point aux quatre coins du monde. 

 

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  • Je m'appelle Kota qui habite maintenant à Tokyo, Japon, avec ma femme et un enfant. Je veux exposer sur ce blog la vie du Japon, la culture japonaise, à travers de ma perspective ,de mes sentiments, et de ma passion.
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